Amandine Verne, Ergothérapeute Libérale

Les difficultés motrices

« Derrière CHAQUE mouvement accompli avec aisance et succès se trouvent des réflexes, des réactions de redressement et des réponses d’équilibration intégrées. »

Bonnie Braindbridge Cohen

Que l’enfant ait un diagnostic (syndrome génétique, paralysie cérébrale, TDC…) ou non (retard dans les acquisitions, difficultés transitoires), l’Ergothérapeute peut intervenir dès lors que l’enfant rencontre une difficulté dans la réalisation de ses activités de vie quotidienne, scolaires ou de loisirs.

Il évalue les habiletés de base qui sont manquantes pour réaliser les différentes activités du quotidien.

Les difficultés peuvent être dans le domaine de la motricité fine et/ou de la motricité globale.

J’ai décidé en 2017 suite à la rencontre d’une petite fille extraordinaire d’orienter ma pratique dans le suivi des enfants porteurs de difficultés motrices et dans l’intervention précoce.

J’ai réalisé de nombreuses formations dans le domaine (Certificat d’université en neurorehabilitation fonctionnelle et intensive, Musculation intensive dans la paralysie cérébrale, Cuevas Medek Exercices Level 1, Rééducation motrice du bébé (Michèle Forestier)…)

Je réalise des semaines intensives 1 semaine sur 2 pendant la période scolaire et pendant les semaines de vacances scolaires.

Josiane Caron Santha (a réalisé un outil très intéressant dans le dépistage des difficultés motrices d’où sont tirés les signes d’alertes ci-dessous (retrouvez le guide complet ici).

Motricité Globale

  • Pour contrôler sa tête au centre sur le dos et dans les bras d’une personne
  • Sur le dos, pour s’étirer, se soulever et pousser avec ses jambes
  • Sur le ventre pour bouger ses bras et ses jambes (comme s’il rampait)
  • Sur le ventre, pour soulever sa tête
  • Sur le ventre, pour se soulever sur coudes/avant-bras
  • Pour se retourner du ventre au dos (se développe entre 3-6 mois)
  • Sur le ventre, pour se redresser de + en + en poussant sur ses mains
  • Pour jouer avec ses pieds/les porte à sa bouche
  • Pour se retourner du dos au ventre (se développe entre 6-9 mois)
  • Pour pivoter sur le ventre
  • Pour tourner son tronc en position assise
  • Pour se déplacer en rampant ou autrement
  • Pour se placer en position assise seul
  • Pour se hisser debout en appui contre un meuble
  • Pour se placer en position de 4 pattes (sans déplacement)
  • Pour supporter tout son poids sur ses jambes si on le tient par les mains
  • Pour se protéger des chutes avec ses mains (devant, derrière et de côté)
  • Pour se tenir debout sans appui quelques secondes
  • Pour se déplacer de côté en appui contre un meuble
  • Pour marcher à 4 pattes (Le 4 pattes est un mouvement intéressant pour le développement mais certains enfants ne passent pas par cette étape avant la marche)
  • Pour s’accroupir et se relever avec appui sur ses mains
  • Pour monter l’escalier à 4 pattes et descendre de reculons à plat ventre avec aide
  • Pour lancer une balle
  • Pour marcher sans appui vers l’avant puis éventuellement de reculons et de côté
  • Pour pousser ou tirer un objet roulant en marchant
  • Pour courir et s’arrêter sans tomber
  • Pour bouger son corps au son de la musique
  • Pour faire avancer un jouet qui roule sur lequel il est assis avec ses pieds
  • Pour monter l’escalier en se tenant à la rampe ou une main (les 2 pieds sur la même marche)
  • Pour descendre l’escalier (à 4 pattes, sur les fesses ou debout de côté / de face avec appui de 1 ou 2 mains)
  • Pour sautiller sur place (les pieds ne quittent pas nécessairement le sol)
  • Pour sauter à pieds joints avec un appui sur les mains (pieds quittent un peu le sol)
  • Pour grimper sur les meubles et pour redescendre (chaise d’adulte, canapé, lit…)
  • Assis : pour recevoir et renvoyer un ballon vers autrui

Motricité Fine

  • Pour porter ses mains à sa bouche
  • Pour tendre et agiter sa main vers un objet suspendu
  • Pour retenir un hochet placé dans sa main
  • Pour ouvrir et fermer sa main intentionnellement
  • Pour joindre ses mains devant son corps ou son visage
  • Pour prendre les objets intentionnellement (préhension palmaire)
  • Pour porter des objets à sa bouche
  • Pour essayer d’attraper un objet qui pend
  • Pour prendre des petits objets en prise « râteau » avec ses doigts
  • Pour manipuler ses pieds
  • Pour tenir son biberon seul pour boire
  • Pour relâcher les objets intentionnellement
  • Pour secouer un hochet
  • Pour appuyer sur des boutons (sur un jouet)
  • Pour imiter le geste « au revoir »
  • Pour retenir un objet dans chaque main
  • Pour transférer un objet d’une main à l’autre
  • Pour cogner deux objets l’un contre l’autre
  • Pour isoler son index pour pointer et l’insérer dans des trous
  • Pour prendre des morceaux de nourriture avec le pouce et l’index
  • Pour gribouiller avec un crayon en imitation (A cet âge l’enfant ne fait pas nécessairement de trace)
  • Pour prendre une cuillère dans sa main
  • Pour imiter l’applaudissement
  • Pour tenir le crayon avec toute sa main (12-18 mois) ou ses doigts (18-24 mois)
  • Pour gribouiller spontanément (12-18 mois)
  • Pour imiter des tracés verticaux et circulaires (18-24 mois)
  • Pour tenir deux objets dans une main
  • Pour insérer des jetons dans une tirelire (12-18 mois)
  • Pour construire une tour de 2-6 blocs (12-24 mois)
  • Pour insérer des formes simples dans un encastrement
  • Pour insérer des chevilles dans une planche à trous
  • Pour déchirer du papier
  • Pour manger avec plus de facilité avec une cuillère (18-24 mois)
  • Pour verser le contenu d’un contenant dans un autre (18-24 mois)
  • Pour boire dans un verre (ouvert) en le tenant à deux mains (renverse parfois)
  • Pour monter et descendre une fermeture éclair déjà jointe (18-24 mois)
  • Pour tirer sur un bout du lacet pour défaire une boucle.

Pour les 2 ans et +, je vous invite à lire le document complet de Josiane Caron Santha 

En cas de difficultés dans la réalisation de ces acquisitions motrices impactant dans la réalisation des activités de vie quotidienne, scolaires ou de loisirs, la réalisation d’un bilan en Ergothérapie peut être pertinent. Une difficulté peut être transitoire sans qu’il y ait nécessairement de diagnostic de problématique motrice. L’Ergothérapeute sera présent pour accompagner l’enfant mais également pour guider les parents au quotidien (optimisation de l’environnement, conseil d’activités…)

Sources :

  • Difficultés motrices (https://enfants.ger-ergo.com/)
  • À quel âge l’enfant peut apprendre quoi ? (https://www.josianecaronsantha.com/motricite)
  • Comprendre l’ergothérapie auprès des enfants, Livre Blanc Anfe (téléchargeable ici)
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